Au moment d’écrire ces quelques lignes (le 11 décembre), nous sommes encore tout émus et pleins de reconnaissance après la belle, émouvante et importante célébration vécue ce samedi 9 décembre en compagnie de notre évêque et d’une nombreuse assemblée de chrétiens bien représentative de notre Eglise locale en Haut-Sûre. La fondation de l’Unité Pastorale et l’envoi en mission des membres laïcs de l’équipe Pastorale marquent une étape importante dans la vie de nos paroisses désormais « fédérées »
Le « Logo » créé (voir couverture) qui accompagnera désormais les textes et documents de notre Unité est tout un programme : il reprend, en stylisé, le cœur surmonté de la croix que Charles de Foucauld, le saint patron de notre Unité Pastorale avait brodé sur sa bure alors qu’il vivait comme ermite, seul au milieu d’une population musulmane, se voulant l’humble frère de Jésus et de chaque humain. En dessous coulent les eaux de notre Haute-Sûre.
C’est le cœur de Jésus que Charles avait brodé sur son vêtement, mais il représente aussi le cœur de chacun de nous, ouvert à l’Esprit. C’est donc sous cette nouvelle bannière que nous vous souhaitons à toutes et à tous d’entamer cette nouvelle année 2024 avec Espérance.
En guise d’ « étrennes », vous trouverez ci-dessous l’homélie de monseigneur Warin lors de la messe du 9 décembre; ainsi que le texte de la « lettre de mission » remis à chacun des membres de la nouvelle équipe pastorale.
Philippe Moline Roger Kauffmann
Homélie de Monseigneur Warin à la messe du 9 décembre
La RTBF proposait autrefois, outre le Journal télévisé, le Journal des travaux inutiles, dans lequel le présentateur soulignait, non sans humour, que les deniers publics ne sont pas toujours utilisés à bon escient. Alors que cette émission dénonçait les travaux inutiles, Jean le Baptiste, dans l'évangile, s’attache, lui, à énoncer des travaux utiles. Il dit : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » Jean le Baptiste reprend ici une parole du livre d’Isaïe, qui s'y trouve ainsi explicitée : « Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissée ! »Dans notre vie, il y a des abîmes d'égoïsme et des montagnes d'orgueil. Dans notre vie, il y a tant d'aspérités. Nivelez tout cela, nous lance Jean le Baptiste. C'est bien utile à l'approche de Noël, car Dieu ne force pas les barrages. Il ne peut venir que dans le cœur qui s'ouvre ou qui s'entr’ouvre.
L'Avent est un temps de conversion, un temps de retour au Seigneur. Ou mieux un temps où l'on permet au Seigneur de changer notre cœur de pierre en un cœur de chair, car par nous-mêmes nous ne pouvons guère sortir des ornières où nous enlise notre péché.Permettez-moi à l'approche de Noël, de vous souhaiter de rencontrer, dans le sacrement du pardon, le Dieu capable de tout guérir, le Dieu pour lequel nul n'est jamais trop loin, le Dieu qui ne se lasse pas de pardonner. Je dis : capable de tout pardonner, car gardons-nous d'oublier que dans la hotte du bon Dieu, il y a tout de même un peu plus que dans celle de saint Nicolas.
« Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissée ! » La phrase d’Isaïe relayée par Jean le Baptiste rappelle aussi que dans notre monde, et aussi dans notre Belgique, il y a une montagne d'inégalités et aussi un fossé béant entre riches et pauvres : la pauvreté se porte comme un charme.
Je voudrais ici attirer l'attention sur la précarité croissante des enfants, à laquelle nos enseignants sont de plus en plus confrontés.
Une tartine au jambon, une pomme ou une banane, un cookie. Chaque matin, cette enseignante de 3e maternelle dans une école du Hainaut prépare son pique-nique en double. Une part pour elle, une autre pour un de ses élèves car la maman de ce dernier a du mal à nouer les deux bouts.
Dans une école du Namurois, des professeurs ont décidé de se cotiser pour que les trois gamins d'une même fratrie puissent manger à midi. Près de 60.000 enfants, a-t-on estimé, se coucheraient chaque soir en Belgique sans avoir pris un vrai repas au cours de la journée.
Il est temps de s'attaquer à ce problème de manière structurelle. Aucun enfant d'ici ou d'ailleurs ne devrait souffrir de la faim. La collecte de dimanche prochain vous est proposée pour les pauvres de chez nous. À Noël, Dieu naît dans un décor de misère. Comment pourrions-nous accueillir bientôt le Dieu qui vient comme un pauvre sans ouvrir nos mains et notre cœur aux défavorisés avec lesquels Dieu fait corps ?
En cette fondation du secteur pastoral de la Haute-Sûre (de Neufchâteau) en Unité pastorale, je voudrais vous proposer quelques autres mots d'ordre pour la route aujourd'hui et demain de nos communautés chrétiennes.
Premier mot d'ordre : ne pas être désemparé.
Ne soyons pas désemparés parce que notre société n'est plus guère chrétienne. Être chrétien dans une société qui ne l'est plus guère est une situation relativement traditionnelle dans l'histoire de l'Eglise. Ne soyons pas désemparés par une Eglise « petit troupeau », à qui dans l'évangile de Luc, le Seigneur dit : « Sois sans crainte » (cf. 12,32). Du reste, quand on considère la pauvreté comme une catastrophe, que devient la première Béatitude ?
Ne soyons pas désemparés par une Eglise qui ploie et qui souffre à cause de la plaie que constitue la pédophilie. L'agonie et la Passion de Jésus ne peuvent pas ne pas marquer la vie de l'Eglise si l'Eglise est réellement le Corps du Christ. Ayons la foi qu’à travers l'événement pascal, l'Eglise est toujours en état de naissance.
Deuxième mot d'ordre : vivre tourné vers le monde et non vers soi-même.
Qu'est-ce qui fait surtout l'objet des préoccupations de nos conseils et équipes de paroisse et d'Unité pastorale ? Ne sommes-nous pas, dans l'Eglise, trop souvent préoccupée par des questions de cuisine interne et trop peu par cet impératif : comment faire signe au monde ? L'Eglise est sacrement du salut pour le monde. Elle n'existe pas pour elle-même.
Troisième mot d'ordre : vivre pleinement sa foi.
Comment l'Eglise pourrait-elle être évangélisatrice si elle ne commence pas par s'évangéliser elle-même ? Dans un monde où la foi ne va plus de soi, pour être contagieux, il s'agit de vivre sa foi de manière effective, de s'approprier pleinement le message que nous avons reçu. Il faut que l'amour du Christ devienne une passion qui soulève tout l'être !
Quatrième mot d'ordre : oser en toute liberté la différence.
En Genèse 4,10, Dieu dit à Caïn : « Qu'as-tu fait de ton frère ? » Dans un monde où tant d'hommes et de femmes sont piétinés, dans un monde à maints égards franchement injuste, l'Eglise doit en toute liberté oser la différence. « Je vous envoie, a dit Jésus, comme des agneaux au milieu des loups » (cf. Lc 10,3).
Dans une société qui part en croisade non seulement contre les signes religieux mais encore contre l'idée même de Dieu, oser dire : « Gens de la modernité, vous vous trompez sur Dieu ! Il ne fait pas seulement partie du passé de notre culture. Il demeure un horizon et un chemin. »
Cinquième mot d'ordre pour la route de nos communautés chrétiennes.
Autant j'entends que le prêtre, comme signe sacramentel du Christ-Pasteur, soit celui qui préside à la vie et au rassemblement des communautés chrétiennes, ainsi que leur responsable ultime, autant je trouverais injuste de tout voir et de tout concevoir à partir de lui. Si les prêtres sont les responsables du tout, ils ne doivent pas être responsables de tout. Prêtres, ils doivent l'être oui, mais avec d'autres. Il faut que tous soient responsables. Il nous faut apprendre à cheminer ensemble, à pratiquer la synodalité.
Martelange, le 9 décembre 2023, fondation de l’Unité Pastorale de la Haute-Sûre -saint Charles de Foucauld
+ Pierre Warin, évêque de Namur
Texte de la lettre de mission confiée à chacun des membres de l’Equipe Pastorale
A l’équipe pastorale de l’unité pastorale Haute-Sûre Charles de Foucauld, composée de :
L’abbé Roger Kauffmann, modérateur
L’abbé Philippe Moline, membre in solidum
Monsieur Emmanuel David, diacre
Mesdames Renée Mathieu, Antoinette Pels,
Messieurs Olivier Georges, Eric Noiset et Arnaud Xheneumont
Je confie pour trois ans, la responsabilité d’animer et de coordonner, avec Monsieur l’abbé Kauffmann Roger et sous sa responsabilité, l’ensemble de l’Unité Pastorale Haute-Sûre Charles de Foucauld.
Je vous demande de le faire dans un esprit de service de l’évangile et, pour cela, d’enraciner votre équipe dans la prière, l’écoute et le partage de la Parole, la célébration de l’Eucharistie et le souci de vos frères et sœurs.
Votre équipe respectera et suscitera la diversité des engagements et des responsabilités ; vous serez particulièrement attentifs à collaborer étroitement avec les différentes réalités pastorales.
Vous veillerez à une communion entre les différentes paroisses et les foyers de vie chrétienne ainsi qu’à leur vitalité. Vous aurez le souci de mettre en œuvre les grandes orientations pastorales du diocèse. Vous veillerez à la réalisation des priorités définies par le Conseil de l’Unité Pastorale, particulièrement :
- Soigner l’attention aux malades et aux personnes âgées ou isolées en créant une équipe de visiteurs de malades ;
- Centrer les activités pastorales en tant qu’Unité Pastorale comme premier lieu d’Eglise, tout en redynamisant les équipes de proximité ;
- Redonner une place prioritaire à la vie spirituelle personnelle ainsi que communautaire en veillant à la qualité des liturgies et en proposant des temps et lieux de prière et d’écoute de la Parole de Dieu.
Vous aurez une attention particulière pour les équipes de proximité, leur mise en œuvre, leur dynamisme et la communion entre elles.
Laissez-vous conduire par l’Esprit-Saint. Avec lui, dans la confiance et l’audace, risquez l’ouverture à l’inattendu de Dieu, inventez de nouveaux chemins pour rejoindre les hommes et les femmes de notre temps, les plus petits surtout, et partager avec eux l’espérance de l’Evangile.
Fait à Namur, le 9 décembre 2023
+ Pierre Warin
Evêque de Namur.
Commentaires
1 Chantal Holtz Le 18/01/2024
Tout d’abord, nos meilleurs vœux pour une très bonne et heureuse année 2024, et surtout une bonne santé à vous tous.
Je m’aperçois que ce mois-ci il n’y a toujours pas de messe pour ma maman et parrain.
En 2023, 50€ pour 4 messes !! Je trouve qd même un peu peu ?
- 18/02
- 09/04
- 23/07
- 05/11
J’ai viré 50 € aux environs de la Toussaint 2023 pour les messes pour cette année et toujours rien !!. Je paye pour 7 messes non ??
J’avoue que je ne suis pas contente ! Franchement.
J’attends de vos nouvelles,
Bonne réception et bien à vous,
Chantal