Mars 2021
ÉDITORIAL :
Nous voici entrés en Carême. Chemin de conversion, longue montée avec Jésus vers Pâques. Chemin de croix aussi, comme l’illustre le beau vitrail de l’église de Tintange reproduit en page de couverture. Chemin de croix à méditer, certes, mais plus encore à vivre en communion avec tous les souffrants, épreuves à traverser dans l’Espérance d’un matin de Pâques.
Au moment d’écrire ces lignes, nous ne connaissons pas encore les normes sanitaires qui vont restreindre, peu ou prou, nos possibilités de rassemblements durant cette période ; de grands rassemblements semblent peu envisageables. Mais quelles que soient les conditions dans lesquelles il nous faut vivre cette traversée, il devient urgent pour les chrétiens de reprendre en mains leur vie spirituelle familiale et personnelle et de réinventer un rythme pour vivre intensément cette montée vers Pâques. Raison de plus de le faire si les conditions sanitaires limitent nos contacts directs.
Dès lors, tout comme nous l’avons fait pour le temps de l’Avent, nous invitons les familles chrétiennes du Secteur à faire preuve d’imagination pour redécouvrir les trois grandes consignes de carême que sont le jeûne, le partage et la prière.
Le jeûne
Dans une société de consommation à outrance, la sobriété peut devenir signe de santé… La marche, une cuisine plus équilibrée et moins riche, une modération dans les dépenses, un style de vie plus sobre, un peu moins de TV ou d’ordinateur, la modération dans l’usage de l’alcool et du tabacs… ; autant de moyens de libération intérieure ne pouvant être que bénéfiques physiquement, psychiquement et spirituellement.
Est-ce vraiment « ringard » de demander aux enfants de se priver un peu de friandises et autres bonbons saturés de sucre et de colorant ?
Les Mercredi des Cendres et Vendredi Saint (le Samedi Saint), le jeûne devrait être plus marqué encore : ceux qui le peuvent ne pourraient-ils pas se contenter d’un seul repas complet, mais sobre, pour la journée ? Les autres repas seraient, soit « sautés », soit remplacés par une collation frugale.
Le partage
Le partage et la solidarité ont été et restent les points positifs qui marquent cette période de pandémie que nous traversons. Nos contemporains ont, pour la plupart, retrouvé quasi spontanément les gestes pourtant tout naturels de l’attention aux autres, de soutien, de gentillesse.
Et à élargir aussi ! Le partage des biens dans un esprit de justice est le complément normal du jeûne de Carême. Nous pensons à la campagne de « Carême de Partage » organisée par « Entraide et Fraternité » (voir article en pages intérieures). Il n’est jamais trop tôt pour apprendre aux enfants les gestes du partage (même de leurs bonbons…) et de la solidarité.
La prière
Il s’agit d’abord de retrouver un rythme et une respiration intérieurs ; de respirer l’air de Dieu, de se laisser regarder par Lui, de s’offrir à son action bienfaisante, de le louer, de le remercier et de lui demander pardon ; participer de manière plus fidèle et plus fervente à l’eucharistie le dimanche, ou en semaine ; choisir l’une ou l’autre lecture spirituelle ; se ménager des temps de silence, de marche dans la nature, voire d’écoute d’un beau disque…Dans une société fébrile et stressée, le Carême peut être un retour à la santé morale et spirituelle.
En famille, avec les enfants, c’est l’occasion de se rencontrer autour de la prière commune, par exemple le soir, tous rassemblés non devant la TV mais au « coin de prière » (à créer ou à refaire… !). La lecture de l’évangile du jour, quelques mercis et pardons partagés suivis d’un « Notre Père » et d’un « Nous te saluons Marie » peuvent suffire à vivre ce moment précieux.
Pour vivre toutes ces invitations au jeûne, au partage et à la prière vous pouvez trouver des consignes très pratiques et suggestions concrètes dans le petit livret de Carême édité par les « Frênes » et disponible dans le fond des églises ou sur simple demande au secrétariat paroissial. En outre, les enfants de 5ème et 6ème années primaires ont reçu un livret de Carême qui peut aussi être largement partagé en famille.
Une dernière chose encore :
Contrairement à ce qui s’est passé l’an dernier, nous pourrons très certainement célébrer cette année les grandes liturgies de la semaine sainte et de Pâques. Mais combien de personnes pourront y participer ? Au moment d’imprimer ces pages nous l’ignorons. Quoiqu’il en soit, il nous semble essentiel pour des chrétiens de vivre ces temps forts d’une manière ou d’une autre, en communion avec ceux qui, au nom de toute la communauté, pourront les célébrer ensemble dans les églises, en organisant par exemple un temps de prière à la maison au moment de la célébration à l’église. À noter que les enfants de moins de 12 ans peuvent participer aux célébrations sans aucune restriction…
Bienfaisant Carême à tous !
Philippe Moline Roger Kauffman
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Date de dernière mise à jour : 06/03/2021
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