Contrairement à ce qu'il s’est passé l’an dernier, nous pourrons célébrer cette année les grandes liturgies de la semaine sainte et de Pâques. Mais combien de personnes pourront y participer ? Au moment d’imprimer ces pages, nous l’ignorons. Quoiqu’il en soit, même si le chiffre de 15 adultes - qui est actuellement la norme - devait être élargi, ce ne pourra certainement pas être la foule. Dès lors, il nous semble important, pour des chrétiens, de vivre ces temps forts autrement, en communion avec ceux qui, au nom de toute la communauté, pourront les célébrer ensemble dans les églises ; pourquoi ne pas prévoir d’organiser par exemple un temps de prière à la maison au moment de la célébration à l’église ?
Des hors-série du livret « Prions en Eglise » seront disponibles gratuitement dans le fond des églises ; ils reprennent les textes liturgiques pour les célébrations de la semaine sainte.
Nous invitons donc à nouveau les chrétiens de notre Secteur à faire preuve de créativité pour faire de leurs familles de petites « Eglises domestiques », pour reprendre la belle formule du Concile Vatican II pour définir les foyers chrétiens. Il serait dommage de faire de ces « jours saints » des jours comme les autres, noyés dans la routine et les soucis quotidiens.
Ci-dessous, quelques textes méditatifs pour vous aider à vivre le triduum pascal, même à la maison.
A noter que le jeudi saint, le saint Sacrement sera exposé toute la journée, de 9h à 21h à l’église de Fauvillers ; il n’y aura là aucun risque de débordement.
JEUDI SAINT
C’était un repas de fête, un repas de famille pour les intimes de Jésus. Et Jésus livre le fond de son cœur, juste avant de donner sa vie : il faut aimer à en mourir.
Serviteur de Dieu et des hommes, il se fait moindre qu’un esclave. On peut tout demander à un serviteur, pas de laver les pieds. Jésus se lève de table et se met à laver les pieds de ses disciples. Etonnante façon de dire le prix qu’a l’homme à ses yeux : lui, le Fils de Dieu, est à genoux devant des pécheurs !
Dieu ne sait pas aimer autrement qu’à la folie ! Laver les pieds, c’est l’offrande filiale du fils à un père, la tendresse secrète de l’amoureux pour sa fiancée. C’est l’humble service, rendu avec amour, qui prend une valeur infinie. Comme j’ai fait pour vous, faites-le-vous aussi…
VENDREDI SAINT
Elle est longue et rude, la montée au calvaire. Jésus monte vers sa mort, pour aimer jusqu’au bout. Saoulé de coups, il porte sur ses épaules la traverse de bois. Il tombe, il se relève, il repart. Pas de plus grand amour que de donner sa vie !
Du haut de la colline et du haut de la croix, il voit l’univers et tous ceux pour qui sa vie est donnée. Il a les bras ouverts pour accueillir toute l’humanité.
Tout est consommé. Un coup de lance lui perce le côté et, de son cœur, coulent du sang et de l’eau, signes de vie ; de la vie donnée du ressuscité qui ne cessera de se répandre comme le sang dans le corps et comme l’eau dans les rivières.
Silence ce soir devant le beau regard de l’homme torturé. Il a pris sur lui toutes nos croix et nos blessures. Visage de Dieu et vie pour nous, pour toujours.
VEILLEE PASCALE
La liturgie de Pâques commence par un feu dans le soir. La nuit était totale sur le désert de l’homme. Nuit d’une vie sans but, égarée loin de Dieu ; nuit d’un salut promis, enterré au tombeau ; victoire de la mort, de la haine et du péché. « Nous avions espéré… » disent les disciples, mais il est mort celui qui promettait un monde nouveau de vie et d’amour.
Feu du samedi soir, lumière dans la nuit. Il est vivant, celui qui était mort, et sa vie est lumière. Les voyageurs perdus quitteront les ténèbres de la mort, les yeux fixés sur cette lumière qui brille comme un soleil en plein midi.
SAINTES ET JOYEUSES PÂQUES !
Philippe Moline Roger Kauffman
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