Au moment d’écrire ces lignes (le 10 avril), nous ne savons pas encore jusqu’à quand durera la consigne de confinement décrétée par les pouvoirs publics pour lutter contre l’expansion de l’épidémie du Coronavirus ; au-delà du 19 avril, très certainement.
Ce qui signifie bien entendu que toutes les célébrations liturgiques publiques resteront interdites de même que les baptêmes, mariages, rencontres de catéchèse, retraites et autres réunions pastorales ; pour l’instant, seules sont autorisées les célébrations des funérailles, sous une forme minimale, au cimetière et en cercle très restreint. La célébration des confirmations est reportée au mois de septembre ou octobre et les premières communions à l’année prochaine.
Avec le pape François et notre évêque Pierre Warin, nous nous voulons proches, malgré la distance physique, des malades, familles endeuillées, personnes isolées, ainsi que de tous ceux qui luttent sur le front de la maladie : personnel soignant, policiers, pompiers… Nous ne nous sentons pas en situation de « chômage technique » mais en état de vigilance. Notre prière voudrait vous rejoindre tous.
Le Carême de cette année a été rude ; et pourtant, si la consigne du « restez chez vous » pouvait aussi se traduire par un « entrez en vous-même », nous n’en aurions pas perdu tous les fruits. La triple consigne entendue lors de notre dernière célébration commune, à la messe de secteur du deuxième dimanche de Carême, se retrouver soi-même, retrouver Dieu, retrouver les autres, peut avoir cette année un sens plus réaliste que jamais.
Avec les évêques de Belgique, nous vous invitons à vivre ces temps difficiles comme un temps de prière, de conversion, de partage fraternel, et d’une plus grande attention à autrui.
Sauf décision contraire de la commune, et là où quelques bénévoles rendent la chose possible, les églises restent ouvertes pour la prière individuelle et le recueillement. N’hésitez pas à les fréquenter. L’église, en tant qu’espace public, est bien évidemment soumise aux mesures gouvernementales, dont la distance de sécurité.
Et pourquoi ne pas profiter aussi de ce temps de retraite forcée pour redécouvrir, comme cela se fait en d’autres lieux, les chapelles, potales et croix de carrefour qui jalonnent nos villages et nos campagnes. Très souvent, elles ont été érigées en signe de gratitude, de protection, de souvenir après une épidémie, un accident ou autre catastrophe, ou tout simplement comme une demande de bénédiction ou de protection ; y déposer une fleur, une bougie, s’y arrêter un moment le temps d’une prière… autant de gestes simples pour nous aider à avancer avec force et espérance.
En famille aussi, c’est le moment de redécouvrir ou de réinventer des liturgies « domestiques », courts temps de prière et de célébration avec les tous proches, en particulier avec les enfants, et notamment le dimanche. Les sites web de Cathobel, KTO, RCF, la RTBF…, les célébrations en radio-tv, les diffusions en live-streaming et les messes à la télé pourront vous y aider ; mais chacun peut aussi faire appel à sa propre créativité tout en se basant sur les textes bibliques habituels de la liturgie.
Bonne et courageuse remontée pascale à toutes et à tous, à l’image du clocher encarilloné de l’église de Martelange reproduit en première page.
Philippe Moline Roger Kauffmann
Clocher encarilloné de Martelange
« Installer un carillon à l’église Saint Martin de Martelange était une belle idée qui a pris beaucoup de sens pour nous.
D’étape en étape, de la coulée des cloches, du baptême et de l’inauguration du carillon, m’est venue l’idée de marquer l’évènement à ma manière.
Depuis quelques années, je fréquente un atelier de peinture, « Art Ligue » à Arlon, animé par Françoise Merveille. À travers la peinture, j’essaye d’exprimer mes sentiments, des petites histoires d’hier et d’aujourd’hui ; j’aime le travail, les couleurs des impressionnistes comme Manet.
J’aime aussi mélanger plusieurs techniques et faire des collages.
Mais je me suis amusée en m’inspirant de l’humour du surréaliste René Magritte.
J’ai représenté le clocher de l’église de Martelange sur une grosse cloche qui survole la cité ardoisière. Cette cloche est entourée d’un ruban qui pourrait être le ruban du baptême ; des notes de musique du carillon s’envolent du clocher pour enchanter la vallée de schiste un peu mystérieuse.
De tout cœur, je vous remercie pour la joie que cette aventure m’a apportée ».
Josiane Peiffer
Mars 2020
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