Le frère n’est pas une option, c’est un devoir et une joie.
En Jésus, nous devenons fils et frères.
Entrer en Miséricorde rejoint deux voies qui se manifestent de plus en plus dans notre Occident déboussolé, ce sont les voies de la SOBRIéTé et de la LENTEUR.
Le Carême peut être une occasion unique pour réorganiser nos vies dans un refus de consommation effrénée et dans une pratique habituelle du SLOW (le lent) à expérimenter dans des pratiques éco-justes et de vie saine-simple-fraternelle.
A méditer cette phrase du philosophe français Raphaël Enthoven :
« On va plus vite, mais on ne va nulle part ».
Le Carême un temps pour prier, un temps pour partager et un temps pour jeûner.
(Philippe Moline – « L’Echotier » février 2016)
Prière christienne
de la Communion des Frênes
Viens, Esprit-Souffle,
féconder mon cœur de béatitude(s)
et déchaîner mes entraves.
Insinue-toi en grâces,
toi seul hôte apte à rendre ma vie habitable :
chemin agréé vers l’hospitalité lumineuse
du Père cordieux enfin envisagé.
Dévoile-moi par Jésus d’Emmaüs et d’Effata.
Donne-nous d’être à la Communion des Frênes
pour qu’elle soit Petite Famille Pascale
en ces temps d’agnelage.
Fais de moi un mini verbe, microchrysostome,
pour une Parole purifiée au feu d’amour, auréée, une Parole qui est en sourcedieu.
Saint Esprit, sois foi de nous.
Simplifier notre vie
Raphaël Buyse « Autrement, Dieu ». Bayard. J’y crois -2019.
« Votre voie, écrit Madeleine Delbrêl, c’est la vie, tout simplement. La vie qui coule et dans laquelle nous allons si nos amarres sont levées. » (Madeleine Delbrêl, La Joie de croire).
J’aime contempler Jésus dans l’Evangile. Il fait le choix de la simplicité et de la liberté. Il aime la vie, les repas, les rencontres et les noces. Sa pauvreté, c’est de ne rien avoir en propre que les cris des appauvris, des laissés-pour compte, des sans-amour et des sans-voix. Avec eux et pour eux, il fait son Chemin. Parce qu’il est libre de lui-même, ceux qui Le rencontrent découvrent en eux le goût de simplifier leur existence en marchant à Sa suite.
En mémoire de Jésus, pauvre de cœur, choisir de vivre plus simplement, solidairement, sans jamais s’en vanter et sans faire étalage. Ne jamais réduire la question de la pauvreté et de la simplicité à la dimension matérielle des choses. On peut posséder des choses sans en devenir esclave : « si vous amassez des richesses, dit le psalmiste, n’y mettez pas votre cœur » (Ps 61,11).
La pauvreté de cœur conduit à la simplicité de vie.
S’efforcer de gagner notre pain, sans que notre cœur s’attache au gain.
Rechercher la simplicité sans faire violence à la réalité.
Aspirer à la simplicité par une vie plus harmonieuse, qui respecte les êtres, la nature et les choses. Chercher une unité en soi et avec l’univers tout entier. Ne pas nous laisser éblouir par ce qui brille. Retrouver le contact avec notre source profonde. Nous deviendrons alors ce que nous sommes.
Le choix d’une vie plus sobre ne doit cependant pas se traduire par une fuite des autres et de nos responsabilités. Il doit contribuer à soulager la pauvreté du monde.
Être prêts à mettre ce que nous avons et ce que nous sommes au service des autres. Aux riches qui n’ont besoin de rien et de personne, préférer les appauvris de toutes sortes. Et, s’il le faut pour que d’autres vivent mieux, renoncer à ce que nous possédons. « Alors ceux que nous rencontrerons sur leur chemin tendront des amins avides d’un trésor qui jaillira sur nous ; d’un trésor libéré de nos vases de terre, de nos paniers bariolés, de nos malles, de nos bagages, d’un trésor simplement divin, qui sera à la mode de tous, car aura cessé d’être habillé à notre mode. Alors nous serons agiles et devenus à notre tour des paraboles, parabole de la perle unique, minuscule, ronde et précieuse, pour laquelle on a tout vendu. » (Madeleine Delbrêl, La Joie de croire).
Nos vies se simplifient quand elles se laissent questionner par l’Evangile. Il met en route, déroute et désinstalle. Nos vies deviennent plus solidaires quand elles se laissent critiquer par la Parole et ajuster par elle, car c’est bien là sa fonction première : elle nous émonde (Jn 15,31).
Quelques belles figures de l’Eglise donnent à penser : dans un monde qui va en se complexifiant toujours, l’Esprit n’a jamais cessé de susciter, au fil des siècles, des hommes simples au cœur de pauvres.
L’argent devenait roi ? François d’Assise témoignait du bonheur d’une vie simple. Les gens se perdaient dans l’embrouillamini des prêcheurs de toutes sortes ? Dominique sortait du lot. Les grands du monde cherchaient à étendre leur pouvoir en conquérant des terres inconnues ? Ignace de Loyola révélait que le cœur de l’homme est aussi une terre à découvrir. L’instruction était pour les nantis ? Jean-Baptiste de La Salle fondait des écoles pour les enfants des rues. Des vieillards misérables et des enfants mouraient dans les rues de Paris ? Vincent de Paul les recueillait comme des amis.
Ceux-là – et tant d’autres – avaient compris que le Dieu que le Christ révèle conduit toujours à une humanité plus simple, jamais simpliste.
Des femmes et des hommes vivent aujourd’hui en mémoire de Jésus. Parce qu’ils habitent dans le monde, vulnérables, simples et fragiles, dans une grande pauvreté de moyens, chacun peut alors sentir que, devant Dieu, il n’y a pas de plus grande richesse que d’oser être faible. Et qu’il est inutile de jouer. Et qu’il ne sert à rien de paraître ? Alors les relations deviennent plus justes et plus vraies avec les autres, avec soi-même et avec Dieu.
Le choix de la simplicité et de la solidarité ne les rend pas plus vertueux : ce serait prétentieux de le croire ! Ce choix les rend simplement plus proches. C’est peut-être quelque chose comme ça, la sainteté à laquelle – dit-on – nous sommes tous appelés.
C’est bon de voir que n’ayant pas grand-chose à donner, Jésus n’avait plus qu’à se donner.
Sa fragilité et le choix de la simplicité de vie L’ont rendu plus humain.
Et unifié. Monos.
La joie qu’on éprouve à vivre plus simplement en mémoire de Lui unifie l’être.
Il faut le vivre pour le comprendre.
Au moins tenter.
Petit office quotidien pour le temps de Carême
Hymne
(pour chaque jour)
Venez au jour !
Le Christ prépare son retour !
Le Christ prévient l’ère nuptiale !
Passent les temps ! Passe la chair !
L’Esprit de Dieu souffle au désert,
Annonçant l’aurore pascale.
Dépouillez-vous !
Quand vous mourrez, vous perdrez tout !
Suivez votre exode à l’avance !
Tombe la mort ! Tombe le soir !
N’attendez-pas qu’il soit trop tard
Pour que Dieu vous donne naissance.
Ne glissez plus
Sur votre pente à l’inconnu,
Car ici commence un autre âge ;
Retournez-vous ! Apprenez Dieu !
Il a promis son règne à ceux
Qui emprunteront ses passages.
Le jour viendra
Où le désert refleurira
Et l’ombre rendra la lumière !
Traversez-les dès maintenant,
Allez chercher au Testament
Ce qui n’est pas né de la terre.
(Patrice de la Tour du Pin)
Le dimanche
Psaume 22
Le Seigneur est mon berger,
Je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
Il me fait reposer.
Lecture : Ne 8, 9-10
Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu ! Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! Car ce jour est consacré au Seigneur ! Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est notre rempart.
Court temps de méditation et de prière silencieuses
Notre Père
Prière :
Dieu d’amour et de paix, ce n’est pas vers la tristesse que tu nous invites à orienter ce temps de pénitence, mais vers la maitrise et le don de nous-mêmes.
Accorde-nous de trouver dans l’amour notre joie et notre liberté, par Jésus, le Christ notre Seigneur.
Le lundi
Psaume 24
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
Fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
Car tu es le Dieu qui me sauve.
Lecture : 2 Co 6, 1b-2
Nous vous invitons à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu. Car il dit dans l’Ecriture : Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je suis venu à ton secours. Or c’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut.
Court temps de méditation et de prière silencieuses
Notre Père
Prière :
Père très bon, prépare nos cœurs à recevoir dans sa nouveauté l’annonce du mystère pascal, et à témoigner de cette bonne nouvelle par Jésus, le Christ notre Seigneur.
Le mardi
Psaume 33
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
Sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur ;
Que les pauvres m’entendent et soient en fête.
Lecture : Dt 4, 29-31
Tu rechercheras le Seigneur ton Dieu ; tu le trouveras si tu le recherches de tout ton cœur, de tout ton être. Quand tu seras dans la détresse, quand tout cela t’arrivera, dans les jours à venir, tu reviendras jusqu’au Seigneur ton Dieu, et tu écouteras sa voix. Car le Seigneur ton Dieu est un Dieu miséricordieux : il ne te délaissera pas.
Court temps de méditation et de prière silencieuses
Notre Père
Prière :
Dieu de toute vie, ce qui advient chaque jour dans la création, tu l’accomplis aussi dans le cœur des croyants. Consume en nous les œuvres de péché, et prépare notre terre à recevoir la vie nouvelle, Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Le mercredi
Psaume 15
Garde-moi mon Dieu
J’ai fait de toi mon refuge
J’ai dit au Seigneur : tu es mon Dieu
Je n’ai pas d’autre bonheur que toi.
Lecture 1 Co 9, 24-25
Vous savez bien que dans les courses du stade, tous les coureurs prennent le départ, mais un seul gagne le prix. Alors, vous, courez de manière à l’emporter. Tous les athlètes à l’entrainement s’imposent une discipline sévère : ils le font pour gagner une couronne de laurier qui va se faner, et nous pour une couronne qui ne se fane pas.
Court temps de méditation et de prière silencieuses
Notre Père
Prière :
Seigneur Jésus, envoyé par le Père, tu es venu soutenir un immense combat pour délivrer les fils d’Adam. Accorde-nous d’être si près de toi dans la lutte et les peines, que nous ayons part aussi à ta victoire, car tu es vivant pour les siècles des siècles.
Le jeudi
Psaume 26
Le Seigneur est ma lumière et mon salut,
De qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie,
Devant qui tremblerais-je ?
Lecture : Jl 2, 12-13
Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment.
Court temps de méditation et de prière silencieuses
Notre Père
Prière :
Seigneur Dieu, ton Verbe fait chair, Jésus le Christ, est mort par fidélité au message que tu lui as confié. En ce temps de repentance, accorde-nous d’aimer ta Parole, de la méditer, et de la laisser porter en nous son fruit pour les siècles des siècles.
Le vendredi
Psaume 50
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
Selon ta grande miséricorde efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
Purifie-moi de mon offense.
Lecture : Is 53,11b-12
Parce qu’il a connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs péchés. C’est pourquoi je lui donnerai la multitude en partage, les puissants seront la part qu’il recevra, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort, il a été compté parmi les pécheurs, alors qu’il portait le péché de la multitude et qu’il intercédait pour les pécheurs.
Court temps de méditation et de prière silencieuses
Notre Père
Prière :
Jésus, élevé de terre pour attirer à toi tous les humains, fais resplendir ton visage ; et de tes bras étendus rassemble pour le Père ses enfants dispersés, toi qui règnes pour les siècles des siècles.
Le samedi
Psaume 62
Dieu, tu es mon Dieu,
Je te cherche dès l’aube :
Mon âme a soif de toi ;
Après toi languit ma chair,
Terre aride, altérée, sans eau.
Lecture : Is 1, 16-18
Lavez-vous, ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien : recherchez la justice, mettez au pas l’oppresseur, faites droit à l’orphelin, prenez la défense de la veuve. Venez donc et discutons, dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront comme la neige. S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront blancs comme la laine.
Court temps de méditation et de prière silencieuses
Notre Père
Prière :
Seigneur Dieu, amis des humains, tu connais leurs limites et tu ne les éprouves pas au-delà de leurs forces ; fais-nous reconnaître, au milieu des difficultés de chaque jour, avec quelle tendresse tu nous achemines vers le mystère pascal de ton Fils, Jésus notre Seigneur.
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