Quelques textes pour nous aider à entrer en résonance pascale et pour carillonner ensemble
N’est-il pas temps
de s’ouvrir un chemin
de sentir le parfum
qui enivre l’âme
et qui ouvre les yeux
toi qui as besoin de si peu
afin que dans ton regard ouvert
les autres puissent lire
comme dans un livre de prières
ce qui en imprègne les sens
par tous les pores de la peau.
RUMI (poète Persan)
Toujours plus libre
« A chaque jour suffit sa peine. Il faut faire ce que l’on a à faire et, pour le reste, se garder de se laisser contaminer par les innombrables petites angoisses, les mille petits soucis qui sont autant de motions de censure vis-à-vis de Dieu (…)
Notre unique obligation morale, c’est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu’à ce que cette paix irradie vers les autres. Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura dans ce monde en ébullition. »
Etty HILLESUM - Journal : mardi 29 septembre 1942.
La présence éternelle du Christ au monde
La voix humaine, cette chose prodigieuse où un homme se révèle ou se laisse deviner, qu'est-ce que c'est ? C'est le chiffre d'une vibration à travers des états d'âme. La voix humaine, qui peut passer de l'état passionnel le plus sauvage jusqu'à l'incantation la plus artistique, conserve une certaine identité. Elle a le même chiffre de vibrations bien qu'elle puisse indiquer les ténèbres et les lumières, les hurlements d'Hitler à Nuremberg, ou la voix de cette femme qui accompagnait son mari à la mort en lui murmurant une incantation lumineuse et musicale. La voix nous fournit l'image la plus émouvante de notre identité qui est une réalité psychosomatique. On ne peut distinguer ce qu'on appelle « le corps » et ce qu'on appelle « l'âme ». Il n'y a qu'une seule réalité et nous pouvons la figurer en disant qu'elle est le chiffre d'une vibration. Cette identité se survit. Tout cela se survit, il n'y a pas de mort. Le cadavre n'est pas le corps. Le cadavre est le résidu de ce placenta qui nous liait à ce monde pour y vivre, pour en dépendre ou en triompher. Tout l'être humain demeure comme une voix qualifiée par nos choix.
Nous pouvons envisager l'humanité du Christ comme une certaine longueur d'onde, une vibration virginale, absolument décantée, dont la musique est parfaite, une vibration permanente, émise constamment à travers tout l'univers. Cette vibration, spirituelle, ne pourra être perçue que par un être en résonance intérieure avec elle, comme la voix de cette femme qui accompagne son mari à la mort, cette voix qui le pénètre au plus intime de lui-même parce que le dialogue avec cette voix était sa vie même. Si la présence du Christ vibre continuellement dans l'univers, encore faut-il qu'elle soit reçue comme la voix de la femme a été reçue par son mari mourant, que nous soyons réellement présents.
Précisément, la fraction du pain ou le rite eucharistique a pour but non pas de nous le rendre présent puisqu'il est cette vibration permanente qui ne cesse d'être présente, mais de nous rendre présents.
Dans le Christ ressuscité, c'est une humanité qui ne dépend plus de l'univers, tout en gardant le pouvoir de s'y manifester. Il est entré portes closes, il s'en va de même. Il apparaît et disparaît, manifestant d'une manière la plus éclatante qu'il ne dépend ni de l'espace ni du temps et que, désormais, l'univers n'est plus pour lui la source d'une dépendance, que c'est lui au contraire qui dispose de l'univers, réalisant ainsi une indépendance dont nous portons en nous le vœu le plus ardent.
La vie éternelle, c'est la vie d'un Autre en moi. C'est cela l'unique espoir de l'existence : ce trésor qui est confié à notre vie, cette possibilité de s'arracher à soi, de se perdre dans l'Autre et d'être jusqu'au bout l'affirmation de Jésus-Christ.
La vie est l'enfantement de Dieu.
Maurice ZUNDEL - « Vivre Dieu » - Presses de la Renaissance. pp. 272-273
Tu seras sauvé !
Le salut apporté par le Christ est bien plus « radical » que tout ce que nous pouvons penser. En Jésus Christ, Dieu n’a pas seulement refait Adam, n’a pas seulement raccommodé l’humanité défigurée par le péché. Il a fait beaucoup plus, il a fait un homme nouveau :
l’ « Homme-Dieu », le « Christ-Sauveur ». Le Christ en sa personne révèle qui est l’homme : l’homme est un être tourné vers Dieu, destiné à vivre dans l’intimité de Dieu, appelé à vivre comme un fils de Dieu. L’homme sauvé, c’est celui qui croit en Dieu. Celui qui fait confiance à Dieu. Celui qui se tourne vers Dieu et vit avec lui.
En même temps, l’homme sauvé, c’est celui qui découvre toute l’ampleur du péché, de son péché qui le bloque constamment dans ses relations avec Dieu, dans ses relations avec ses frères.
Jadis, les hommes avaient besoin d’être « sauvés des idoles, des faux dieux » qu’ils s’étaient donnés. Aujourd’hui, c’est l’idée même de Dieu qui est rejetée. Pour beaucoup d’hommes autour de nous, le choix n’est pas entre Dieu et Satan, mais entre Dieu et le « rien ». Le Christ sauve l’homme de son néant en lui donnant Dieu car notre espérance, c’est Dieu lui-même.
Cardinal Roger ETCHEGARAY
Vous, ne vous faites pas appeler « Maître »,
car vous êtes tous frères et vous n’avez qu’un seul Maître.
N’appelez personne sur la terre « Père »,
car vous n’avez qu’un seul Père : celui qui est au ciel.
Mt 23, 8-9.
Joyeuses et saintes fêtes de Pâques à tous
de la part des prêtres, diacres et personnes assurant un service pastoral
dans notre secteur !